Airbnb : Montréal ferme la porte sauf l’été, une opportunité pour les hôtels

Montréal prend les choses en main concernant l’hébergement touristique illégal en lien notamment avec la crise du logement qui sévit dans la métropole. Valérie Plante et son équipe annoncent bannir les locations Airbnb dans toutes les résidences principales de la métropole entre septembre et juin. Un projet de règlement en ce sens sera adopté jeudi par le comité exécutif.
« Si vous voulez faire du Airbnb légal, ça va prendre un permis valide et ça devra être entre le 10 juin et le 10 septembre », résume Benoit Dorais, responsable de l’habitation à la mairie, dans le Journal de Montréal. Il précise que seules les résidences de tourisme se trouvant dans des secteurs commerciaux bien précis, comme certaines portions de la rue Sainte-Catherine et de la rue Saint-Denis, pourront être louées toute l’année.
Un défi pour les hôteliers
Interrogée sur 98,5, la présidente de l’Association des hôteliers du Grand Montréal (AGHM), Dominique Villeneuve, reçoit la nouvelle de manière positive. « Nous avons environ 19 000 chambres d’hôtel dans la ville, il y a tout de même de quoi faire, estime-t-elle. D’autant plus que cette interdiction n’est pas pendant la saison haute ».
L’attractivité de la ville durant l’été sera conservée selon Dominique Villeneuve. L’offre hôtelière est variée et l’industrie s’adapte. « Nous avons des hôtels, style appartement qui offrent des services avec frigo et micro-ondes comme pourrait le faire une location courte durée », explique-t-elle. Il faut démystifier les croyances qui opposent une chambre d’hôtel avec une location courte durée ».
Pour les prix dispendieux des chambres d’hôtel en comparaison, Dominique Villeneuve balaie cette « fausse » réalité. Selon elle, les prix d’une chambre d’hôtel est aujourd’hui souvent comparable à un logement type Airbnb où la qualité des logements est souvent très bonne.
Dominique Villeneuve croit que chaque voyageur trouve sa place selon son budget. « Si les hôtels sont trop chers et qu’ils sont vides, on se tire une balle dans le pied », estime-t-elle. Mais à nous de travailler, comme on le fait avec Tourisme Montréal, pour attirer les touristes et garder cette belle attractivité pour Montréal. « Il ne faut pas non plus oublier le tourisme d’affaires qui est très important pour nous », précise-t-elle.
Pour les autres municipalités au Québec, les enjeux doivent être évalués au cas par cas. « On voit que Québec, qui a aussi des restrictions sur les locations de logements à court terme, s’en sort plutôt bien et le tourisme ne diminue pas pour autant », conclut Dominique Villeneuve.
La ministre québécoise du Tourisme, Caroline Proulx n’est pas de cet avis, rapporte le Journal de Québec. Si elle accuse Valérie Plante de chercher des boucs émissaires à son inaction en termes de politique de logement, elle craint que cette décision ne nuise à la réputation de Montréal. « Ça va nuire à nos efforts », croit-elle.