Lait végétal : l’affaire de la « taxe végane » démontre la croissance de sa consommation
Des frais abusifs appelés aussi « taxe végane » par certains. Au Canada, la bannière Tim Hortons mais aussi Starbucks et Second Cup sont accusées d’avoir fait payer plus cher (entre 0,50 et 0,80 $), un café avec un substitut non laitier comme du lait d’avoine ou d’amande entre 2021 à aujourd’hui.
Une action collective à l’échelle du pays a été déposée le 30 décembre dernier au palais de justice de Montréal et doit encore être autorisée par un juge de la Cour supérieure du Québec. Selon elle, ces frais sont « disproportionnés, exploiteurs, inadmissibles et abusifs et n’ont aucun rapport avec le coût sous-jacent de la fourniture de substituts non laitiers ».
Selon l’avocat Joey Zukran, du cabinet LPC Avocats, interrogé par le Nouvelliste, « c’est ni plus ni moins du vol » avec une double charge non justifiée, appuyée par une analyse des prix de l’Université Dalhousie qui indique « de manière exhaustive » que le prix des substituts aux produits laitiers est moins cher que les produits laitiers au Québec ».
Le 7 novembre dernier, Starbucks annonçait que sa clientèle des États-Unis et du Canada n’aura plus « à payer un extra pour la personnalisation de leur boisson avec un substitut laitier. » De son côté, Tim Hortons a retiré ces frais de son menu depuis le dépôt de la demande d’autorisation pour l’action collective de façon à s’aligner sur son concurrent.
Les substituts en croissance
Cette affaire, justifiée ou non, montre d’autant plus la croissance continue de la consommation de lait végétal dans les cafés que ce soit des grandes chaînes ou des indépendants. Une étude de Square, publiée en septembre dernier, montrait la progression continue des rehausseurs de goût et des substituts au lait de vache dans les boissons, en particulier le lait d’avoine.
« Les consommateurs adhèrent rarement aussi rapidement à un nouveau produit, mais c’est ce que nous avons constaté avec le lait d’avoine, qui a dominé le marché des substituts non laitiers au cours des dernières années », indique Ara Kharazian, responsable de la recherche et des données chez Square.
Finalement, la stratégie de prix incombe aux gestionnaires de cafés afin de gérer leur affaire sans léser tel ou tel type de client. Au risque d’en perdre.