Partage des pourboires : Le débat est relancé
La CSN (Confédération des syndicats nationaux) et la FTQ (Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec), ainsi que leurs fédérations et syndicats affiliés, ont invité Jean Boulet, le nouveau ministre du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale, « à ne pas modifier la loi qui encadre le partage des pourboires », rappelant qu’à leurs yeux, « cette solution de nivellement vers le bas risque de dévaloriser entièrement le secteur de la restauration ».
« Tenter de corriger les salaires d’un groupe mal payé sur le dos d’un autre groupe également précaire est une bien mauvaise stratégie, affirme le président de la FTQ, Daniel Boyer. Si on veut améliorer les conditions de travail des plus bas salariés de la restauration, il serait plus efficace d’augmenter le salaire minimum à 15 $ l’heure, une mesure qui serait bénéfique pour l’ensemble de ce secteur qui traverse une période difficile de recrutement et de rétention de personnel. »
Les syndicats rappellent d’ailleurs au gouvernement Legault que les équipes de Philippe Couillard avaient, au printemps dernier, « refusé de modifier l’article 50 de la Loi sur les normes du travail (LNT) ». « Si la Loi sur les normes du travail interdit à l’employeur de s’ingérer dans le partage des pourboires, c’est précisément pour empêcher que les employeurs en prennent le contrôle, les distribuent comme bon leur semble, ou en prélèvent une portion et s’en servent pour toute autre chose », commente le président de la CSN, Jacques Létourneau.
Du côté de l’Association des restaurateurs du Québec, le discours est, sans surprise, quelque peu différent. Dans un article paru sur Radio-Canada, François Meunier, vice-président aux affaires publiques et gouvernementales pour l’ARQ, estime qu’il est temps d’apporter des correctifs à la LNT. « On demande uniquement un peu plus de souplesse », indique-t-il, rappelant que « l’écart de salaire entre les serveurs et les cuisiniers est considérable ». L’ARQ, note encore Radio-Canada, « reconnaît que le partage des pourboires ne réglera pas tous les problèmes, mais martèle qu’il faut rapidement poser des gestes pour atténuer la pénurie de main-d’œuvre en cuisine ».
(D’après communiqué et Radio-Canada)