Pourboire : Le tribunal lui donne raison contre son syndicat

Une travailleuse à pourboire dans la restauration vient d’obtenir gain de cause contre son syndicat. Ce dernier devra l’indemniser pour sa perte de salaire et ses frais de déplacement et devra payer son avocat dans le cadre d’une réclamation qu’elle souhaite faire contre son employeur, rapporte La Presse canadienne.
À l’automne 2016, la serveuse Sophie Charbonneau, employée au service des banquets au Fairmont Tremblant, touchait le taux du salaire minimum pour les employés salariés à pourboire, soit 9,20 $, à l’époque. Comme elle ne pouvait recevoir de pourboire durant cette période, la serveuse avait réclamé le taux général du salaire minimum, soit 10,75 $ l’heure. L’employeur avait refusé de le lui verser.
La Presse canadienne explique que « le syndicat Unifor avait alors déposé un grief, mais, peu de temps après, l’avait retiré. Il avait répondu à la travailleuse qu’après s’être informé auprès du représentant national d’Unifor, qui a fait des recherches, il estimait que “la loi n’était pas assez claire” à ce sujet et qu’elle “laissait trop de place à interprétation”. »
Sophie Charbonneau avait donc déposé une plainte contre son syndicat. Elle affirmait que ce dernier avait manqué à son devoir de la représenter.
Selon La Presse canadienne, le Tribunal administratif du travail a donné raison à la travailleuse et a ordonné au syndicat de soumettre la réclamation de Sophie Charbonneau à un arbitre, de payer ses frais d’avocats et de l’indemniser financièrement. « La perte salariale subie et les frais de déplacement assumés par Mme Charbonneau constituent une suite immédiate et directe de l’agissement arbitraire du syndicat à son endroit », a écrit le juge Dominic Fiset.