Recrutement à l’international : « On joue un rôle d’accompagnateur »
L’Auberge du Lac Taureau, située à Saint-Michel-des-Saints, a mis en place certaines mesures dans le but de combattre la rareté de main-d’œuvre. Parmi les solutions envisagées, la direction de l’établissement hôtelier a, entre autres, misé sur le recrutement international. Un groupe de huit travailleuses en provenance du Mexique a d’ailleurs joint les rangs de l’entreprise lanaudoise à l’automne 2019.
« Un de mes collègues m’a référé à FERME Québec pour m’accompagner dans ce processus d’embauche international qui est somme toute assez laborieux (entre 8 et 12 mois), mentionne Stéphane Lord, propriétaire de l’Auberge du Lac Taureau. Tout le monde a ses problématiques de pénurie de main-d’œuvre, mais la première ligne représente actuellement le plus grand défi. » Le gestionnaire estime que si une chambre n’est prête par manque de personnel, il sera alors impossible de la vendre et la mission de l’hôtel sera compromise. Devant ce constat, l’idée de se tourner vers l’international s’est pratiquement imposée d’elle-même. « D’un côté, les clients sont de plus en plus exigeants et, de l’autre, la compétence de la main-d’œuvre est en décroissance. On doit trouver des solutions pour pallier cette réalité. »
Savoir accueillir
Depuis, le 24 septembre dernier, l’équipe de gestionnaires de l’Auberge a accueilli et hébergé ses nouveaux employés en mettant l’emphase sur le processus d’intégration qui représente l’élément essentiel à ne pas négliger pour que l’expérience s’avère concluante. Selon Stéphane Lord, l’entreprise qui accueille des travailleurs étrangers a de grandes responsabilités. « On devient en quelque sorte leur parrain dès lors qu’ils arrivent à l’aéroport. On doit s’assurer que ces nouveaux employés aient un toit, un accès aux transports, de l’aide pour remplir leurs formulaires gouvernementaux… On joue un rôle d’accompagnateur. » L’idée est de ne pas isoler ces nouveaux arrivants, qui dans ce cas-ci ne se connaissaient pas entre elles, mais plutôt de les encourager à interagir avec le personnel (de diverses nationalités) qui réside déjà dans la maison des employés et à participer à la vie sociale et culturel de leur ville d’adoption. « Dans notre cas, le fait que certains membres de notre équipe déjà en place parlaient espagnol a grandement aidé l’intégration. »
Tout le processus de sélection est, pour sa part, assumé par FERME Québec et ses partenaires sur le terrain. Hormis l’aspect administratif auquel l’établissement hôtelier doit prendre part, l’organisme offre un projet clé en main. « Je dois admettre que le fait de posséder une entreprise d’envergure facilite un peu la tâche comparativement à un petit joueur qui ne bénéficierait pas d’une équipe solide pour l’appuyer. » Le coût, qui s’élève autour de 4 000 $ par employé, peut également représenter un frein.
Stéphane Lord reconnaît en outre que cette décision d’embaucher à l’étranger fut, à maints égards, extrêmement bénéfique. En investissant notamment dans l’accompagnement et la formation, le nouveau personnel s’est senti accueilli, apprécié et mis en valeur. « La réflexion qui en ressort nous permet de nous questionner pour savoir si on met autant d’énergie lorsqu’on accueille nos employés québécois. Cet enjeu d’intégration concerne tout notre personnel et demande une organisation sans faille. Cette aventure a complètement influencé notre processus d’embauche et d’intégration des employés locaux afin d’améliorer l’ensemble de nos pratiques. »
(Photo fournie par l’Auberge du Lac Taureau)
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