Un hôtel québécois utilise la chaleur de serveurs pour diminuer sa facture énergétique

À Drummondville, L’Hôtel et Suites Le Dauphin, recycle la chaleur de serveurs informatiques pour préchauffer l’eau des bâtiments. En partenariat avec l’entreprise Splitom énergie, l’établissement teste depuis l’année dernière un système qui lui permet de réduire ses coûts de chauffage en gaz et contribue à diminuer son empreinte carbone.
Pourquoi ne pas utiliser la chaleur produite par des serveurs informatiques pour chauffer de l’eau ? « On avait entendu parler de ce type de projet pour d’autres secteurs d’activités et on a voulu tester ce que cela pouvait donner dans notre établissement », explique Caroline Milot, la propriétaire de l’Hôtel et Suites Le Dauphin à Drummondville et Québec qui travaille depuis deux ans sur la mise en place de cette technologie. Très ouverte à essayer de nouvelles choses, Caroline Milot a donc fait appel, grâce à une connaissance, à Splitom énergie, une entreprise montréalaise spécialisée qui propose des solutions de « serveurs informatiques écoresponsables » aux entreprises.
« On passe de 40°F à 70°F grâce à l’installation »
Les serveurs ne peuvent pas chauffer toute l’eau nécessaire à l’hôtel mais ils permettent de la préchauffer. « On passe de 40°F à 70°F (de 4°C à 21°C) grâce à l’installation des serveurs », indique Vincent Rivest, le partenaire de Caroline Milot qui a contribué à la mise en place des premiers tests. L’eau qui circule dans les tuyaux est réchauffée par la chaleur dégagée par un boîte « grosse comme un réfrigérateur » qui prend 8 pieds carrés.
Ce qui est intéressant pour l’établissement, c’est l’économie sur la facture de gaz à la sortie. « Un hôtel consomme beaucoup d’énergie pour le chauffage entre la buanderie, la piscine pour ceux qui en ont, et l’eau chaude des douches notamment », énumère Caroline Milot.
Jusqu’à présent, selon l’établissement, le système de préchauffage de l’eau par les serveurs informatiques permet de réduire la facture de gaz de 2%. Un premier pas. « En terme d’émissions de CO2, la réduction correspond à la consommation énergétique d’un québécois moyen pour une année (environ 9 tonnes) », assure-elle.
Dès l’année prochaine, Caroline Milot et ses équipes prévoient d’augmenter la possibilité offerte par le serveur informatique installé, qui n’est pas encore à pleine capacité de ses moyens pour la récupération de chaleur. « On peut ajouter des boucles », précise Vincent Rivest. L’objectif est de réduire la facture de 15% en 2025 et s’attaquer au chauffage de l’eau de la piscine.
Engagé dans le développement durable, L’Hôtel et Suites Le Dauphin détient quatre clés vertes. L’hôtel veut poursuivre ses efforts dans ce sens et la performance énergétique constitue le cheval de bataille de la propriétaire. Dès 2013, ses établissements commençaient à mettre en place des systèmes de chauffage à réfrigérant variable (VRF) pour réguler les flux de chaleur dans les bâtiments. Consciente des investissements onéreux que nécessitent l’installation et l’entretien de ses technologies, Caroline Milot dit voir à long terme.
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