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Point de vue

Prendre le client par la main

 
30 novembre 2010 | Par Robert Dion

Nous voici à l’aube d’une période très active en termes de fêtes et de consommation d’alcool. Vous imaginez déjà les situations cocasses se succéder en salle à manger et au bar, les conducteurs désignés et les bénévoles de Nez rouge qui attendent dans l’entrée, les clients rigolos et les désagréables… Mais c’est une période faste pour vous et c’est tant mieux, parce qu’il vous en faut !

Parler de la période des fêtes et d’alcool au volant vous amène certainement à vous interroger sur la situation du projet de loi 71 et de son étude. La limite de consommation permise au volant est toujours de 0,08 % au Québec. Néanmoins, la partie est loin d’être gagnée. Même si cet épineux dossier ne semble pas prioritaire actuellement pour notre gouvernement, nous pouvons être certains qu’il reviendra sur le tapis !

Mais rien ne presse ! Alors, soyez intelligent et agissez de façon à ce que les journaux n’aient pas à titrer qu’un accident a été causé par une personne en état d’ébriété qui venait tout juste de quitter un de vos établissements. Ne donnez pas ces munitions aux fervents du 0,05 %.

Sans traiter vos clients comme des enfants, il en va de votre devoir d’être socialement responsable. Votre rôle n’est pas de compter systématiquement le nombre de verres consommés par vos clients, mais de vous assurer de mettre en place des procédures et des mesures pour les protéger, mais aussi pour vous protéger.

Ne crions pas victoire trop tôt. On dirait bien que les différentes représentations faites par les lobbys ont porté fruit… mais soyons lucides, on n’a fait que gagner du temps. Votre professionnalisme et votre conscience sociale vous permettent d’étirer encore un peu l’élastique. Ne le faites pas éclater !

Toute l’équipe du magazine Hôtels, Restaurants & Institutions se joint à moi pour vous souhaiter des fêtes agréables, mais modérées. Au plaisir de vous retrouver tous en 2011 !

 
 
Personnalité HRI

Johanne Vigneault

Les Îles au coeur

 
30 novembre 2010 | Par Sophie Suraniti

Ceux et celles qui ont suivi cet été l’émission Les Chefs ! de Radio-Canada se souviendront de l’apparition de cette femme chef à l’occasion d’un épisode consacré au crabe des neiges. C’est que Johanne Vigneault s’y connaît en produits de la mer. Elle, fille de pêcheur madelinot, neuvième d’une famille de dix enfants !

En 1986, Johanne reprend la maison paternelle, transformée depuis quelques années en établissement de restauration, la Table des Roy, du nom des anciens propriétaires. À 23 ans, il en fallait du courage pour se lancer dans une telle aventure ! Surtout que le restaurant jouissait déjà d’une belle réputation. Reprendre le flambeau était donc tout un défi, d’autant plus que Johanne fait partie de ces chefs autodidactes, ceux qui se forment sur le tas, en observant, en reproduisant et en expérimentant. Huit années passées ainsi à apprendre, comprendre et ressentir la cuisine auprès de la chef Francine Roy, d’abord comme simple plongeuse, jusqu’à devenir son assistante, puis forger, au final, sa propre identité culinaire. Aujourd’hui, la Table des Roy offre une cuisine gourmande, raffinée
et fortement ancrée dans le terroir. À l’image de Johanne.

Et l’apprentissage continue, dès que du temps se libère (le restaurant fonctionnant de juin à fin septembre), par des visites et des stages dans des établissements amis, ou au sein de ceux qui piquent la curiosité de la chef propriétaire – en dehors de la province et aussi à l’étranger.

Johanne souhaite porter la Table des Roy toujours plus loin. Pas forcément dans les hautes sphères gastronomiques, mais dans une approche respectueuse du produit, et de plus en plus, basée sur la convivialité. Ainsi, l’été dernier, la chef a proposé avec son équipe (majoritairement des Madelinots et des stagiaires venus faire une saison aux Îles) deux plats uniques à poser au centre de la table et à partager. Son « Retour de pêche », qui présente une variété de produits de la mer, a eu beaucoup de succès.

« Être aux Îles est une expérience unique pour un chef. »

Partage, convivialité, restauration plus décontractée… Johanne expérimente et apprécie ces formules. D’abord, avec le Café de la Côte, petit commerce saisonnier appartenant à la municipalité de l’Étang-du-Nord, avec vue sur le port de pêche, qu’elle gère depuis 1994. La chef y propose une restauration plus accessible en termes de prix, tout en gardant le cap sur la fraîcheur, la qualité et l’originalité. Puis, plus récemment, avec la Table des Roy, qui innove en ouvrant les vendredi et samedi soirs d’après saison (jusqu’au 18 décembre) avec une formule cocktail lunch. Ces « Fantaisies d’automne », offertes à des prix plus attractifs et dans une ambiance décontractée, devraient permettre de toucher une clientèle plus locale.

Les Îles s’isolent et ronronnent une fois la saison touristique passée ? Pas du tout ! En fait, les échanges entre chefs madelinots sont nombreux et le secteur ne cesse de se développer avec l’engouement pour les produits locaux et l’apparition de nouvelles tables. Et ce, malgré les difficultés d’approvisionnement et de recrutement du personnel en début de saison (comme partout ailleurs). Les projets de Johanne ? Si possible, ouvrir la Table du Roy cinq soirs, au lieu de six, afin de se consacrer à d’autres activités telles que l’élaboration de recettes et l’animation d’ateliers. De beaux projets ancrés dans un terroir unique, celui des Îles !

 
 
Personnalité HRI

Sébastien Laframboise

Mi-cuisinier, mi-pâtissier, tout un chef en devenir !

 
30 novembre 2010 | Par Redaction Carufel

On pourrait croire, son patronyme à l’appui, qu’il était prédestiné à la pâtisserie. Mais Sébastien Laframboise est constamment tiraillé entre la cuisine et la pâtisserie. Impossible de trancher ! Sa grand-mère lui a assurément tracé le chemin, elle qui avait toujours le nez dans le livre du Cercle des Fermières. Le jeune garçon de l’époque, aujourd’hui âgé de 23 ans, trouvait douceur, stabilité et réconfort dans sa cuisine et ses desserts traditionnels.

De fil en aiguille…

Originaire de l’Outaouais, c’est au Centre de formation professionnelle Relais de la Lièvre-Seigneurie de Buckingham qu’il a d’abord fait, en 2005, un DEP (diplôme d’études professionnelles) en cuisine d’établissement, puis, en 2006, une ASP (attestation de spécialisation professionnelle) en cuisine actualisée. C’est là qu’il se distingue auprès de son enseignant Gaétan Tessier. Ce dernier fait d’ailleurs appel à Sébastien deux ans plus tard pour occuper le poste de pâtissier à la salle à manger d’application de l’école, alors que, en raison d’un manque de candidats, aucun groupe de Cuisine actualisée ne pouvait assurer le service pour l’année. Ayant toujours à coeur de faire avancer ses protégés, Gaétan Tessier accompagne Sébastien pour la première fois à Québec. « Au départ, ça ne devait être qu’une expérience de deux jours. Gaétan m’a invité à me joindre à lui et à la brigade de Jean Soulard, qui recevait un petit groupe de journalistes au Château Frontenac pour annoncer un banquet de cuisine moléculaire. Finalement, on est revenus pour le banquet en question. » Entre ses deux visites, il confie à son ancien professeur qu’il aimerait bien déménager dans la Vieille Capitale. C’est Jean Soulard en personne qui le recommande alors au Café du Clocher Penché, où il est accueilli à bras ouverts par Éric Villain. Après quelques mois à peine, ce dernier a remarqué son intérêt pour la pâtisserie et lui offre une ASP en pâtisserie à l’École hôtelière de la Capitale. « Il ne s’est pas contenté de payer les frais de cours, il m’a aussi facilité la vie avec les horaires au restaurant et encouragé à participer aux Olympiades de la formation professionnelle », se souvient Sébastien. C’est à ce moment que débute un an et demi d’entraînement intense en vue des compétitions qui le mèneront à la médaille d’or en cuisine au niveau national, ainsi qu’à la médaille d’excellence en cuisine.

« Sébastien a la cook-attitude, en plus d’aptitudes exceptionnelles. Il ne fait pas la cuisine, il la vit. »

Éric Villain, propriétaire du Café du Clocher Penché

Médailles, titres et diplôme de pâtisserie en poche, il est ensuite engagé au réputé St-Amour. « J’avais postulé en cuisine, mais c’est le chef pâtissier qui a m’a convoqué, puis engagé sous promesse de rester au moins un an à ses côtés. » C’est alors qu’il fait la rencontre de Jean-Luc Boulay, propriétaire de l’endroit, qui devient un véritable mécène pour le jeune cuisinier-pâtissier. Il l’encourage d’ailleurs à se présenter au concours d’apprenti pâtissier de l’année. Titre qu’il remporte après encore plusieurs mois d’entraînement et de travail assidu.

Ici et ailleurs

À titre d’apprenti pâtissier de l’année en 2010, Sébastien remporte un stage dans deux restaurants deux étoiles Michelin et un traiteur de Londres. Il s’envolera donc vers la Grande-Bretagne au printemps prochain. « Je veux être déstabilisé là-bas, apprendre leur terroir et pourquoi la gastronomie est en émergence chez eux. Ensuite, je vais ramener mon bagage et voir ce que je peux appliquer ici. »

« Sébastien a une grande soif d’apprendre afin d’exceller dans la cuisine et dans la pâtisserie. Il sera un grand chef. »

Jean-Luc Boulay, propriétaire du Saint-Amour

À plus long terme, nous ne sommes pas surpris d’apprendre que le jeune homme souhaite ouvrir sa propre table. « Un resto de 25 places où je pourrai faire la cuisine ET la pâtisserie, faire mes sauces et mes desserts. » Voilà donc un dilemme qui est loin d’être réglé, mi-cuisinier, mi-pâtissier, Sébastien Laframboise refuse de céder à l’un ou à l’autre complètement !

Photo : © Louis Arthur

 
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