Comme un château de cartes ?

Les fermetures de plusieurs grands hôtels ont fait la manchette dans les derniers mois. De nombreux établissements d’hôtellerie et de restauration majeurs ont aussi été mis en vente par leur propriétaire ou ont fermé leurs portes. Que se passe-t-il ? Soyons prudents et ne crions pas à l’écroulement du château de cartes ! Cette situation ne vient pas d’arriver, sans crier gare. Elle se préparait depuis longtemps.
La réalité est la suivante : le parc hôtelier est vieillissant, de nouveaux modèles d’hébergement séduisent la clientèle et les frais d’exploitation sont en hausse de façon exponentielle. Résultat ? Les grands hôtels doivent revoir leur modèle d’entreprise et rénover chambres, aires communes et salles à manger. On ne parle pas ici d’un simple coup de rouleau et de rideaux neufs ! Croyez-vous que le retour sur investissement soit au rendez-vous ? Oui, mais rentabiliser d’aussi importants investissements prend beaucoup plus de temps en 2013 qu’il y a 30 ans !
Bien entendu, en hôtellerie comme en restauration, les produits et services qui ont la cote évoluent, mais c’est surtout la structure, le modèle d’entreprise qui est en révolution de nos jours. On ira toujours à l’hôtel pour dormir et au restaurant pour manger, mais les modèles qu’on connaissait ont changé. Fini le service aux chambres ; le client vient se servir dans le hall à un comptoir. Fini la cafétéria ennuyeuse où l’on fait la file indienne pour se servir ; on trouve maintenant dans les hôpitaux et les universités des comptoirs qui imitent les chaînes de la rue, des restaurants conviviaux à l’intérieur des institutions.
Si les grands hôtels ferment, il ne faut pas crier à la crise ou à la fin de l’industrie. C’est un cycle. Pour chaque fermeture d’un gros établissement, combien de nouveaux font souffler un vent de fraîcheur dans l’offre hôtelière québécoise ?
L’industrie n’est pas malade, l’industrie est en mutation, et ceux qui auront eu l’audace d’évoluer vont continuer à gagner.
Bonne lecture !