dark_mode light_mode
keyboard_arrow_up
 
Personnalité HRI

La relève

 
5 décembre 2016

À grands coups de créativité, de hashtags et de persévérance, les membres de cette nouvelle génération se démarquent du lot et font avancer la restauration à la façon dont ils l’entendent, chacun à leur manière. Si une leçon semble toutefois leur avoir bien été transmise par leurs prédécesseurs, c’est bien l’importance qu’ils doivent accorder à la l’écoute de leur clientèle. Mais ils ont aussi bien d’autres choses à dire

 
 
Personnalité HRI

Chapeau restaurateurs : La Fondation ARQ honore quatre restaurateurs passionnés !

 
5 décembre 2016

De la passion. C’est ce que dégagent ces restaurateurs qui ont choisi d’exercer ce métier rarement facile, dans certains cas depuis de nombreuses années déjà. C’est l’ingrédient de base que doivent assurément posséder ces individus qui ne comptent pas les heures, travaillent quand les autres s’amusent, mais qui, malgré tout, ne changeraient pas de carrière pour tout l’or du monde. La restauration : leur passion !

C’est pour honorer ces êtres inspirants que la Fondation ARQ, chapeautée par l’Association des restaurateurs du Québec (ARQ), remet chaque année les prix Chapeau restaurateurs ! Cette année, ce sont quatre restaurateurs qui voient ainsi leurs efforts et leur persévérance récompensés.

Catégorie jeune restaurateur

Vincent Canzeri : Restaurants Ottavio et Les Aliments Canzeri

Dès l’âge de 14 ans, il travaille aux côtés de son père au club de golf Le Challenger, à Ville Saint-Laurent. Il obtient en 2005 son DEP en hôtellerie à l’École hôtelière de Laval, où il est nommé élève de l’année. Il perfectionnera ensuite son art dans de grands restaurants tels Le Mitoyen, à Laval, et Leméac, à Montréal. Sa carrière chez Ottavio débute en 2006, comme sous-chef. Un an plus tard, il est déjà nommé chef, puis chef exécutif pour les restaurants de Laval et de Saint-Laurent. En 2010, il devient associé du restaurant de Saint-Léonard. Le chef Canzeri a aussi entièrement conçu la cuisine centrale des Restaurants Ottavio, qui possède également un espace hermétiquement fermé spécialement aménagé pour préparer les produits maison sans gluten. Les Restaurants Ottavio, leaders dans le domaine, prennent la chose très au sérieux et leurs employés sont formés en conséquence. Niveau développement, le potentiel du prêt-à-manger et l’accès à la cuisine centrale amènent Vincent Canzeri à fonder Les Aliments Canzeri, à l’automne 2015.

Catégorie Chef de file

Pierre Lévêque et Patricia Lévêque : Chez Lévêque

Pierre Lévêque commence son apprentissage en restauration dès l’âge de 12 ans. Il exercera tous les postes pour atteindre, au final, les cuisines. Originaire de la France, il arrive au Québec en 1962 et se déniche un emploi dès le lendemain de son arrivée à Montréal. Gaspé l’accueillera également le temps de quelques étés, où il travaillera au Pic de l’Aurore. À l’âge de 21 ans, il se lance en affaires avec des partenaires et ouvre Le Molière, à Montréal. En 1972, on lui offre de relancer La Lucarne, qu’il achètera quelques semaines après en avoir pris les commandes. C’est le début d’une grande aventure ! En 1976, c’est au tour de son épouse Patricia de faire son entrée à La Lucarne, où la salle deviendra sa scène à elle ! Au fil des ans, le chef Lévêque ouvrira plusieurs restaurants, dont Les Folies et L’Armoricain, pour ne nommer que ceux-là. En 1994, La Lucarne devient Chez Lévêque. En 2015, la Ville d’Outremont honore Pierre Lévêque pour son implication dans la communauté, notamment lors des dîners homards et huîtres du Comité jumelage d’Outremont. Enfin, depuis 2013, la Bourse Pierre Lévêque est remise à des élèves de la relève de l’ITHQ dans la cadre du dîner de la Bourse Françoise-Kayler, initiative personnelle du couple Lévêque

Catégorie Hommage

Cora Tsouflidou : Franchises Cora Inc

C’est en 1987 que l’histoire débute avec l’achat d’un petit casse-croûte désaffecté dans l’arrondissement Saint-Laurent, à Montréal. Sans le savoir, Cora Tsouflidou révolutionnera le monde du déjeuner au Québec ! Après presque 30 ans d’existence, la populaire chaîne compte maintenant plus de 130 établissements, répartis d’un bout à l’autre du Canada. L’entrepreneure a été
récompensée à de nombreuses reprises pour l’ensemble de son œuvre : lauréate du Prix Veuve Clicquot de la Femme d’affaires, récipiendaire du prix du Gouverneur général, du Ernst & Young Entrepreneur of the Year Award et du Prix Femme d’affaires du Québec – Entrepreneur Grande Entreprise, pour ne nommer que ceux-là. Malgré son emploi du temps chargé, l’énergique et passionnée femme d’affaires prend le temps de transmettre sa fibre entrepreneuriale, sa passion et son savoir en participant à de nombreuses conférences et en agissant comme mentor au sein du Réseau des femmes d’affaires du Québec.

LA REMISE DES PRIX CHAPEAU RESTAURATEURS ! 2016 a été possible grâce à la précieuse participation de partenaires de longue date : Boulangeries Weston Gadoua et Desjardins Entreprises. De son côté, la compagnie Les Importations Edika inc. s’est fièrement associée à la catégorie Hommage pour une deuxième année consécutive. La catégorie Jeune restaurateur bénéficie également du soutien du ministère de l’Économie, de la Science et de l’Innovation, accordé par Lise Thériault, vice-première ministre, ministre responsable des Petites et Moyennes Entreprises, de l’Allègement réglementaire et du Développement économique régional. À cela, s’ajoute une contribution supplémentaire de 1 000 $ octroyée par la ministre Dominique Anglade et le ministre de l’Emploi et de la Solidarité sociale, François Blais.
 
 
Personnalité HRI

Une révolution trop tranquille

 
5 décembre 2016 | Par Pierre-Alain Belpaire

« Résumer mon parcours ? Ouf, vous en avez des bonnes, vous ! Je n’ai pas de cv tout prêt… je n’en ai jamais eu de ma vie. »

Pas de curriculum vitæ, peut-être, mais une carte de visite incroyablement riche. Christian Latour a commencé sa carrière chez la chaîne Hôtel des Gouverneurs en 1986. Devenu chargé de cours au Collège Mérici en 1989, il y sera nommé professeur trois ans plus tard. « Et j’y suis toujours », remarquet-il. Gestion, marketing, comptabilité, mise en marché : il y a tout enseigné ou presque. « Sauf les ressources humaines. Pour l’instant, du moins… » Durant près de deux décennies, l’homme a également repris, redressé puis revendu plusieurs établissements ou agi à titre de conseiller auprès de propriétaires.

« En 30 ans, notre industrie a certes évolué, mais bien plus lentement que ce que j’avais imaginé, observe le fidèle collaborateur de HRImag. Prenons par exemple la diminution du nombre de restaurants indépendants et l’augmentation des établissements de chaînes : on évoquait déjà ce phénomène à la fin des années 1980. Je pensais que ça prendrait une dizaine d’années, mais on y est toujours. »

Dans l’ensemble, note l’expert, le changement est toutefois largement positif. « Mais certains acteurs refusent encore de s’adapter : ils n’ont pas compris que le monde dans lequel ils évoluent aujourd’hui est devenu global, international, regrette Christian Latour. D’autres semblent avoir oublié qu’un restaurant est et reste une entreprise commerciale, malgré la tendance actuelle à focusser sur l’aspect culinaire. Bien sûr, le contenu de l’assiette est important, mais il y a d’autres éléments, telle la gestion, sur lesquels il faudrait peut-être insister davantage. Rappelons que, au Québec, un restaurant sur quatre fait faillite avant de célébrer son premier anniversaire. Il y a peut-être un lien... »

Grâce aux nouvelles technologies, la jeune génération pourrait venir changer la donne. Christian Latour fonde énormément d’espoirs sur cette relève. « Ils sont impressionnants de débrouillardise et de connaissances. Avant, pour réussir, on pouvait se contenter d’apprendre sur le tas. Aujourd’hui, cela ne suffit plus : il faut de la science, se tenir informé. Les jeunes ont accès à un savoir immense et ils s’en servent de façon pertinente et, bien souvent, intuitive. »

Sans généraliser, l’enseignant note tout de même un changement de mentalité chez la plupart de ses jeunes étudiants. « La majorité d’entre eux ne sont pas prêts à travailler sept jours sur sept, à sacrifier leurs soirées et leurs fins de semaine. Ils veulent avoir une vie en dehors du restaurant ou de l’hôtel. C’est une autre façon de penser qu’il faut accepter et respecter. »

Depuis son entrée au Collège Mérici, Christian Latour a côtoyé des centaines d’élèves. Il a pu remarquer que nombreux sont ceux qui n’ont pas la moindre idée de la complexité de l’aventure dans laquelle ils s’embarquent. « Comme dans n’importe quel domaine, il faut travailler, travailler et encore travailler. La pensée magique, ça n’existe pas. On entend souvent dire que, si on veut avancer dans la vie, il faut foncer. Je conseillerais plutôt de foncer… après s’être bien préparé. »

Photo : Julie Laliberté

 
 
Personnalité HRI

Celui qui bouscule les conventions dans le monde des saveurs

 
5 décembre 2016 | Par Catherine Maisonneuve

La réputation de François Chartier n’est plus à faire. Son titre de Meilleur Sommelier du Monde (1994) en poche, il publie en 2009 les premiers résultats de ses recherches en « harmonies et sommellerie moléculaires » – science qu’il a lui-même créée en 2004 – dans son ouvrage Papilles et Molécules [2]. Sa réputation dépasse donc de loin la province, puisqu’il est considéré à l’international comme l’une des plus importantes têtes chercheuses en matière de création de recettes et d’harmonies vins et mets. Depuis 1996, François Chartier a en outre publié de nombreux ouvrages devenus de véritables références tant pour le grand public que pour les professionnels de l’industrie

Curiosité et découvertes

C’est après avoir constaté qu’il y avait un certain vide scientifique entre la science de l’œnologie et celle de l’art culinaire qu’il commence à se questionner. « Il manquait quelque chose à ma compréhension. Je trouvais que, si l’on voulait suivre le mouvement de la science en cuisine et en vins, il fallait pousser plus loin. Ça m’a pris un an avant de mettre le doigt dessus. Un matin, je me suis réveillé et je me suis dit : "Il y a toujours harmonie entre un Syrah et un plat qui contient des olives noires." J’ai donc voulu comprendre les molécules aromatiques derrière tout ça et surtout savoir pourquoi il y avait harmonie », raconte-t-il. Le sommelier se disait que, s’il réussissait à cerner et à expliquer pourquoi on trouvait une harmonie entre tel vin et tel aliment, il ferait une grande découverte. C’est avec l’aide de Richard Béliveau, docteur en biochimie, et de Pascal Chatonnet, biologiste et vigneron, qu‘il a pu entreprendre ses travaux de recherche en 2002. « Ma science permet de comprendre tout ce qui va avec un ingrédient spécifique. Si on sert ensemble des aliments qui ont les mêmes molécules aromatiques dominantes, ça va être bon. »

Une révélation et une inspiration pour les plus grands chefs

En 2006, le chef Ferran Adrià contacte personnellement François Chartier pour l’inviter à venir le rencontrer en Espagne. Reconnu pour son inventivité et son innovation en cuisine, l’homme avait entendu parler de ses travaux de recherche et voulait en savoir plus. « Lorsque je suis allé voir Ferran Adrià et que je lui ai présenté ma science, il a trouvé ça génial, car elle lui a permis de découvrir des combinaisons d’aliments auxquelles il n’aurait jamais pensé, tout simplement parce que ce n’était pas dans sa culture. »

Les travaux de recherche de François Chartier sont sans contredit une inspiration pour les professionnels de l’industrie. Son plus récent ouvrage, L’Essentiel de Chartier (2015), se trouve dans les cuisines de nombreux restaurants et recense les aliments qui partagent les mêmes molécules aromatiques.

Selon Chartier, l’industrie ne se questionne pas assez sur les saveurs et les harmonies, et c’est une lacune à combler dans les restaurants au Québec et ailleurs. « Les gens commencent à comprendre que les arômes ont un impact beaucoup plus important en cuisine que les cinq saveurs de base, mais c’est certain qu’il y a encore un énorme travail à faire », conclut-il.

 
f i i
© VRTKL.media (9405-7759 Québec inc.) 2012-2025 Tous droits réservés.
HRImag est un média francophone (site Web et magazine papier) qui offre de l'information de pointe sur l'industrie des HRI (hôtels, restaurants et institutions).






1
arrow_right
Semaine #02
7.55 %arrow_drop_up
-0.12 %arrow_drop_down
-25.21 %arrow_drop_down
De quoi s'agit-il ?
Cliquez ici
new