Fille d’entrepreneurs, Rosanne Giguère est à 27 ans vice-présidente et cheffe de la direction de l’entreprise À la Bouffe !, en plus de présider le groupe Sushi Taxi. Elle mise sur une approche humaine pour faire croître l’entreprise familiale.
Après avoir décroché un baccalauréat en droit et un MBA puis exercé trois ans à Montréal au cabinet BCF Avocats d’affaires, Rosanne Giguère a changé de carrière pour se joindre à l’entreprise de son père, À la bouffe ! – anciennement appelée Subway Giguère. André Giguère l’a fondée en 1996 en ouvrant un premier Subway, boulevard Sainte-Madeleine à Trois-Rivières. En 2019, il a offert à sa fille de se joindre à l’entreprise familiale, qui comptait 30 établissements et avait la possibilité de faire sa première grande acquisition avec l’entreprise GESTEM, un franchisé Subway. « Avoir une entreprise familiale me permet de poursuivre le travail qui a été fait sur le plan des valeurs et de la croissance », se réjouit Rosanne Giguère.
Celle qui a vécu à Sherbrooke, Québec et Montréal pendant ses études et sa carrière d’avocate évoque aussi un retour aux sources. À Trois-Rivières, elle retrouve sa famille, ses amis et une grande partie du personnel de l’entreprise familiale, qui y a installé ses bureaux. Elle retourne tout de même deux jours par semaine à Québec, où se trouve le siège social du Groupe Sushi Taxi – qui a été racheté par À la bouffe ! en avril dernier –, plusieurs de ses restaurants Subway et le Thaï Express de Place Laurier (Sainte-Foy), acquis en 2020 pour diversifier l’offre de restauration de l’entreprise.
Rosanne assure aller régulièrement au restaurant : « Je suis vraiment une amatrice de bonne bouffe, à savoir tout ce qui crée une ambiance et rassemble les gens. Que ce soit dans un restaurant gastronomique ou sur le pouce, la restauration a toujours fait partie de mon mode de vie ! » Le Groupe Sushi Taxi est l’une de ses formules de restauration préférées. « Ce qui démarque la chaîne, c’est que chaque personne la perçoit comme son restaurant de quartier », souligne celle qui en est aujourd’hui la présidente. Son attachement à la marque l’avait d’ailleurs amenée à devenir en 2021 la franchisée des succursales de Shawinigan et du Cap-de-la-Madeleine (Trois-Rivières).
Un travail d’équipe
À son arrivée dans l’entreprise familiale en 2019, Rosanne a commencé par travailler plusieurs mois dans un de ses propres Subway pour apprendre le fonctionnement d’un restaurant en expérimentant la réalité des différents postes. « Je les ai tous aimés : autant le contact client que l’analyse du restaurant avec les gestionnaires », affirme l’entrepreneure. Elle a ensuite rejoint son père pour découvrir le volet administratif et faire l’acquisition de GESTEM. Pas encore trentenaire, Rosanne gère aujourd’hui plus de 750 employés répartis dans 72 établissements ainsi que 9 franchises. « L’important, c’est l’humain ! Il faut savoir s’entourer et avoir une belle équipe, et quand on reste proche des gens, peu importe la taille, on réussit à relever les défis », assure-t-elle, confiante.
Sa prochaine étape de développement professionnel est liée à son changement de statut : de franchisée à franchiseur. Elle doit apprendre à développer des liens avec les fournisseurs et les médias, en plus de maîtriser tous les éléments qui entourent la mise en place d’une chaîne. Elle souhaite en outre poursuivre le rajeunissement du Groupe Sushi Taxi, tout en améliorant l’expérience globale ; le concept d’accueil en restaurant et les salles à manger seront par exemple revampés prochainement. Elle vise à conserver sa place de chef de file en matière de sushis haut de gamme et à trouver de nouveaux franchisés, quelle que soit la région. Du côté de Subway, elle met en place des procédures destinées à stabiliser et encadrer l’entreprise pour l’optimiser et la développer. « Le lien entre ces deux bannières est la marque employeur : dire qu’on travaille en équipe, pour le bien de son restaurant et de ses pairs », insiste la Trifluvienne.
Ce message pourrait être porté par la prochaine génération. La jeune femme d’affaires, qui a un fils de deux ans, aura bientôt un deuxième enfant. « Mixer ma vie personnelle et professionnelle n’est pas un enjeu : ça a toujours fait partie de mon quotidien parce que je viens d’une famille d’entrepreneurs. Et mon mari l’est lui aussi ! On ne s’arrête donc pas de travailler à une heure précise… »