Ôrigine artisans hôteliers : comment s’entraider entre indépendants ?
Regroupant les hôteliers indépendants depuis près de 34 ans, la coopérative a pour but de permettre à ces derniers une plus grande force de frappe au niveau de la commercialisation en créant un réseau d’entraide. Zoom sur la genèse du réseau et son développement.
Connue anciennement sous le nom d’Hôtellerie Champêtre, la coopérative s’est refait une jeunesse en 2018 et a pris le nom qu’on lui connaît aujourd’hui. Un tournant qui lui a insufflé un vent de dynamisme et de modernité. La notoriété d’Ôrigine a continué de grimper ces dernières années. « Je me réjouis particulièrement du fait que les ventes annuelles moyennes par membre hôtelier aient atteint un nouveau record historique, en croissance de 32% par rapport à l’année de référence prépandémie », affirme Isabelle Gagnon, la directrice générale.
« On est plus performant ensemble »
Ôrigine artisans hôteliers compte aujourd’hui 37 membres, répartis dans quinze régions du Québec. Son but premier n’est pas de grandir, mais d’aider les hôteliers indépendants afin d’offrir des hébergements de qualité pour les Québécois qui veulent voyager au Québec. « Les chaînes d’hôtels ont déjà leur propre réseau, c’est pour ça qu’on est dédié aux indépendants, explique Isabelle Gagnon. On veut aider à la prospérité de nos membres. »
Ce réseau permet aux hôteliers d’échanger avec d’autres compères. Pour Corentin Baron, directeur de l’hébergement de l’Hôtel Premières Nations à Wendake, Ôrigine contribue à créer des liens et de découvrir d’autres hôteliers. « Ce qui est important, c’est le partage. C’est sûr qu’on est en compétition ensemble, mais le but n’est pas de se tirer vers le bas, c’est de tous se tirer vers le haut. Donc si un hôtel fait bien quelque chose, je vais le prendre en compte, et inversement ».
La coopérative est également un très bon moyen de permettre à ses membres de gagner en visibilité, le site web de la coopérative regroupe en effet tous les hôtels membres. « Je ne pense pas aux autres membres comme de la concurrence, souligne Corentin Baron. Nous sommes 37 hôtels au Québec, pas 300. Quelqu’un qui va aller sur le site d’Ôrigine, il aura une petite sélection, alors que s’il va sur TripAdvisor, Booking ou Expedia, c’est tous les hôtels qui sortent. Donc le site web de la coopérative permet de réduire le nombre d’hôtels qu’un client va pouvoir sélectionner. » Ôrigine artisans hôteliers met aussi en place des campagnes publicitaires : une grande partie de leur budget est consacrée au marketing, et les hôtels membres voient ainsi leurs coûts de marketing réduits.
Une fidélisation accrue
Isabelle Gagnon ajoute que la coopérative est là « pour outiller les hôteliers ». Divers outils sont donc mis à la disposition de ceux-ci, comme le programme de fidélité Privilège ou la carte-cadeau Ôrigine. Les clients peuvent ainsi accumuler des points lors de leurs séjours dans un hôtel membre, puis les utiliser dans un autre. « On pourrait penser que c’est envoyer nos clients vers la concurrence, mais ça fonctionne dans les deux sens. C’est plus un cercle vertueux qu’un cercle vicieux », soutient Corentin Baron. Cela permet effectivement de garder les clients à l’intérieur du réseau.
Les clients peuvent en outre soit réserver sur le site web d’Ôrigine - ce qui engendre une commission à payer par les hôtels -, soit directement sur celui des établissements. Chantale Maltais, directrice du marketing et des ventes chez Auberge des Îles et chez Hôtel Chicoutimi - membres d’Ôrigine depuis presque 5 ans - se ravit de ce système. « On fait des analyses trimestrielles. C’est toujours en augmentation - c’est environ 10% de nos réservations, ce qui est très bon. Mais ça, c’est seulement via le site de la coopérative, parce que je suis certaine qu’on a d’autres clients qui sont membres Ôrigine et qui réservent directement chez nous aussi. »
Indépendants, ensemble
Chacun des 37 hôtels membres rayonne de la notoriété d’Ôrigine artisans hôteliers. Pour Chantale Maltais, la coopérative leur donne un certain standard : « Les gens qui connaissent Ôrigine savent que ce n’est pas n’importe quel indépendant qui peut faire partie de la coopérative. » Un constat partagé par le directeur de l’hébergement de l’Hôtel Premières Nations. « C’est aussi dans l’intérêt de la coopérative de grandir, mais il ne faut pas grandir avec tout et n’importe quoi. » Les membres sont généralement des hôtels haut-de-gamme, destinés aux gens qui cherchent à se faire plaisir, plutôt qu’un voyage à rabais.
« Ce qu’on veut c’est la notoriété et l’image, c’est ça qui est important avec Ôrigine », affirme Corentin Baron. Et c’est un aspect qui va dans les deux sens : les membres se doivent d’assurer une certaine qualité de service et de respecter certains standards afin de représenter correctement l’image de la coopérative et ne pas y nuire. « Cela nous donne une visibilité et une notoriété que l’on n’aurait pas autrement, tout en restant authentique à notre statut d’hôtelier indépendant » conclut Chantale Maltais.
