Chez Pacini, une directrice de la « bienveillance » pour améliorer l’inclusion
Avec une vingtaine de succursales au Québec, trois en Alberta et une en Ontario, et plus de 500 employés, Pacini est une bannière bien implantée dans l’industrie. Nutritionniste de formation, consultante pour l’industrie alimentaire, Geneviève Nadeau travaille pour l’entreprise depuis une dizaine d’années. En 2022, elle prend la direction d’un nouveau service dédié au bien-être des employés et de l’inclusion. HRImag a discuté avec elle de son travail au quotidien et des enjeux à cerner.
HRImag : Quelle est votre vision de l’Équité, Diversité, Inclusion (EDI) et comment être crédible en tant qu’entreprise ?
Geneviève Nadeau : C’est une valeur qui doit être ancrée de manière profonde dans l’entreprise. Avant tout, on parle d’EDI à tort et à travers, mais certaines entreprises en font du « marketing social » sans vraiment s’en rendre compte. Les résultats ne sont jamais tangibles comme des actions en faveur de l’environnement. Bien sûr qu’il faut mettre en place des actions, mais je crois qu’il faut surtout écouter ces employés et la société qui évolue. Chez Pacini, on essaye de le faire tous les jours et c’est un vrai défi.
Quelles sont les actions sur lesquelles vous travaillez ?
Le recrutement est le premier point d’entrée et de vigilance pour nous. Lors des entretiens d’embauche, on fait systématiquement des tests de personnalité par exemple. Et on forme en interne. Les gens ne savent pas ce qu’on entend par EDI et à quoi ça sert. Si les gens ne comprennent pas ce que ça veut dire et comment ils peuvent y trouver un intérêt, il y a peu de chance que ça allume. On essaye de régulièrement travailler avec eux sur les biais cognitifs que l’on peut avoir sur un poste de travail. Que ce soit les biais d’âgisme ou sur une personne issue de la diversité, qui sont les principaux biais que l’on observe pour des postes, il faut les déconstruire. Tout comme le sexisme qui prend encore beaucoup de place en cuisine.
Avez-vous des exemples de programme dont vous êtes fière ?
À Granby, nous avons un partenariat avec une école pour embaucher des personnes autistes en cuisine. Nous avons créé des outils en interne pour s’adapter. La gestionnaire de la cuisine a réalisé des dessins, je me souviens des crevettes, pour faciliter le comptage des différents items à inclure dans une assiette. C’est vraiment touchant comme attention. C’est ça que l’on veut inculquer dans nos restaurants.
Expliquez-nous le partenariat que vous avez mis en place avec l’organisme Ensemble pour la diversité ?
Ensemble offre des services dans les écoles, mais aussi pour les entreprises avec des programmes spécifiques. On travaille avec eux pour développer des capsules d’informations sur l’empathie, sur l’affirmation de soi à destination de nos franchisés. C’est un travail continu, je me forme moi-même aussi. L’idée est de garder nos franchisés allumés, de les informer, de contribuer à les former. Et ça prend des professionnels comme Ensemble pour y arriver.
Être inclusif contribue à la rentabilité...
Oui, c’est évident. La responsabilité sociale de l’entreprise ne doit pas être vue comme un fardeau, c’est d’ailleurs pour ça qu’elle doit être ancrée au coeur de son ADN. Elle amène de la rentabilité. Lorsqu’on ouvre une succursale, penser à l’accessibilité pour tous est primordial par exemple. Si nos bars à pains ne sont pas accessibles pour tous, les gens viennent chez nous pour ça...
Considérez-vous que vous êtes inclusif chez Pacini ?
Non, je ne voudrais jamais qu’on dise ça. On fait des choses pour s’améliorer, mais c’est un travail continu. Au siège social du groupe, il n’y a pas beaucoup de diversité culturelle parmi les employés et il faut en être conscient. Il n’y a pas assez de personnes issues de la diversité et c’est une réalité. Pour une bannière québécoise, il faut progresser. On doit s’imprégner d’elle et pas l’imposer, là est la nuance. Dans notre quotidien de tous les jours, il faut s’entourer de diversité.
